Nos vacances se terminent, mais les vôtres débutent peut-être au Parc naturel régional des Gorges du Verdon, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur ! Lorsque j’y pense, apparaissent les nombreux villages comme Moustiers-Sainte-Marie qui dominent les rives de la rivière, le canyon vertigineux creusé par le Verdon, la chaleur et l’eau turquoise du Lac de Sainte-Croix. Mais surtout, je pense au Sentier Blanc-Martel qui aura été notre plus belle découverte du séjour.
Sentier Blanc-Martel, une randonnée au coeur du Point Sublime
Si les moments passés au bord du Verdon au camping Huttopia restent de bons souvenirs de mes vacances, je n’oublierai jamais ma toute première randonnée : le sentier Blanc-Martel qui tient son nom d’Alfred-Edouard Martel et Isidore Blanc. Le jour où nous l’avons parcouru rimait pour nous avec dépassement de soi. Le sentier est réputé comme l’une des plus belles randonnées de France grâce à ses panoramas à couper le souffle. Long de 16km, il s’engouffre au cœur du Point Sublime. Dans cet articles, vous découvriez plein d’infos et notre petit topo pour appréhender cette randonnée.
Nous sommes partis le matin, avons garé notre seule voiture au Point Sublime et avons longé la route des Crêtes sur quelques mètres pour rejoindre le point de départ. Nous avons fait la randonnée pédestre à l’envers, en commençant du à l’Auberge du Point Sublime. Un chemin escarpé vous amène jusqu’à l’escalier du Point Sublime, où tout commence (ou termine, selon le sens de circulation). Il existe donc deux itinéraires pour découvrir le Sentier Blanc-Martel : à partir du Point Sublime ou à partir du Chalet de la Maline. Je vous conseille vraiment d’emmener une bonne paire de chaussure, 2L d’eau par personne et surtout, un bon chapeau pour vous protéger du soleil.
Le Graou, étape impressionnante, jusqu’à l’escalier du Point Sublime

Nous nous engouffrons dans un chemin étroit. Les balises indiquent « le Graou« . La vue est somptueuse, la rivière est à deux pas, mais un pan de falaise et une corde nous attendent patiemment. Je dois avouer avoir eu une boule au ventre. J’ai peur du vide, le chemin ne devait faire que 50cm de large, en pente, glissant, et seule une corde à laquelle se maintenir nous empêchait nous écraser en bas. Tout s’est passé pour le mieux, la rivière est magnifique, mais infranchissable.
Les tunnels que nous avions vus dans les vidéos ne montrent pas le bout de leur nez, et le parcours ressemble à tout sauf à un sentier simple et familial. Nous rebroussons chemin, franchissons à nouveau ce passage délicat, et nous dirigeons vers la route : « Sentier Blanc Martel » indiquée par le balisage jaune. Effectivement, nous avions manqué le panneau de départ ! Nous entamons donc ce fabuleux sentier de randonnée déjà fatigués, mais toujours aussi impatients !
Début du Sentier Blanc-Martel : en avant !
Les trois tunnels
Des personnes pratiquant le canyoning sautent du haut des rochers dans cette eau qui a l’air bien froide. Nous arrivons ensuite aux premiers tunnels. Le parcours possède trois tunnels (Tunnel du Baou, Tunnel de Trescaire puis Tunnel des Baumes), initialement construits pour un aménagement hydroélectrique après la seconde guerre mondiale. Il y fait frais, évidemment, il y fait noir donc prévoyez une lampe frontale ou un téléphone pour y voir plus clair. À mi-chemin, une brèche vous permet d’avoir une jolie vue sur le Verdon.
Belvédère de Trescaïre
Le sentier continue, nous découvrons le Belvédère de Trescaïre. Nous grimpons nos premières roches, marchons, marchons sur des kilomètres. La vue du sentier Blanc-Martel est magnifique et permet d’admirer des endroits inaccessibles du Verdon. Il est immense, il est si bleu, et la chaleur ne donne qu’une envie : y plonger. Nous continuons notre balade en pleine nature. Nous grimpons des roches par dizaines, le dénivelé est assez haut. Et, lorsque nous pensions en avoir terminé avec ce sentier, nous apprenons que nous n’en sommes qu’à la moitié. Nous continuons à grimper, mes jambes me brûlent, j’ai mal et pourtant la vue me réconforte et me pousse à aller plus loin.
La Brêche Imbert : la meilleur partie du Sentier Blanc-Martel !
Nous croisons de nombreux randonneurs qui parcourent le sentier en sens inverse, qui apparemment était plus simple. Décidément nous n’étions pas préparés. Un randonneur et deux petites filles blondes descendent quelques rochers, s’arrêtent, nous regardent et disent » Bon courage, il y a une centaine de marches à gravir, au moins 170 ! ». Dans ma tête, ça fait tilt, je me souviens de la Brêche Imbert et de ses 256 marches, ses 6 échelles de métal. Nous sommes au pied des marches et débutons l’ascension, en sens inverse. Mes jambes tremblaient à ce moment là mais j’avais envie de gravir toutes ces marches, impatiente de découvrir le panorama. Arrivés au sommet, les 100m de dénivelé coupent le souffle. Devant nous, un bois, derrière, toujours un Verdon bleu turquoise. C’est la meilleure partie de la rando !
La Mescla
Nous découvrons La Mescla, où l’Artuby se joint au Verdon. Une vue à plus de 250m de haut où l’on peut voir la rivière se replier autour de la roche. Non loin de là, vous pouvez faire votre baptême de saut à l’élastique au pont de l’Artuby.
Chalet de la Maline ? Finalement, pas pour nous !
Il nous reste plus de trois heures de marche. Trois heures jusqu’au Chalet de la Maline à La Palud-sur-Verdon. Pas de voiture pour revenir, pas d’argent pour une navette, ni d’argent pour de l’eau… si nos calculs étaient bons, nous devions arriver chez nous vers 22h (nous étions partis à 10h). C’est ici que notre courage s’effondre. Nous rebroussons chemin, et, au lieu de parcourir ces 13km, nous décidons d’en faire une vingtaine. La descente des marches est aussi rude que l’ascension mais on est super heureux d’avoir découvert le Sentier Blanc-Martel.
La pause baignade à l’Etroit des Baumes-Frères
À notre grand bonheur, nous avons trouvé un immense réconfort à l’Etroit des Baumes-Frères : un accès à l’eau, la plage des Frères faite de galets, au pied des falaises. Nous enlevons nos chaussures et y plongeons nos pieds immédiatement (Rémi y plonge intégralement). Nous déjeunons à 14h, profitons du soleil et de cet endroit magnifique que je conseille à tous. C’est une récompense à mi-parcours. Après 1 heure de baignade, je ne voulais pas repartir. Nous devions parcourir à nouveau ce que nous avions parcouru le matin. Nous gagnons, après une longue marche, le Couloir Samson puis les tunnels tant recherchés au départ, puis grimpons les dernières marches.
Revoir la voiture a été une immense joie, retour à Castellane bien mérité ! Je suis fière de moi, de nous, même si nous ne sommes pas allés jusqu’au bout. Nous avons tout de même parcouru une vingtaine de kilomètres, avons admiré des paysages à couper le souffle. Je recommande cette randonnée à tous voyageurs, à tous ceux qui posent les pieds dans les Gorges du Verdon, mais vous conseille vivement d’étudier les moyens de transport et d’emporter 2L d’eau au minimum par personne, car sous 30°C, cela ne pardonne pas.
Une première randonnée, un souvenir mémorable.
No Comments